Apprendre le québécois, leçon 11 : Les mots du quotidien
C’est avec grand plaisir qu’iPagination s’associe à Patrice Hudon et son excellent site « Du français au français » , à la découverte de la langue québécoise pour vous faire rencontrer et apprendre régulièrement la langue québécoise, par le biais d’articles thématiques. Appréhender les nuances de la langue française afin d’éviter tout quiproquo, mais aussi s’enrichir, voyager régulièrement sur l’autre rive, riche de nombreux auteurs de talent, qu’iPagination a la grande chance de tutoyer au quotidien.
Les mots du quotidien
Les Québécois ignorent que certains des mots du quotidien qu’ils utilisent sont incompréhensibles pour les autres francophones. Par exemple, le sens des phrases «As-tu sorti les vidanges?» «Jette-le dans les vidanges.» «Ça pue les vidanges!» est opaque pour les non-Québécois. Ainsi utilisé, le mot «vidange» est synonyme de déchets, ordures ou poubelles.
«J’ai détesté mon voyage, la plage était couverte de vidanges.» «Zut, le sac de vidanges s’est déchiré.»
L’expression «Il fait les vidanges» signifie qu’une personne fouille les poubelles dans le but d’y trouver des objets utilisables ou de la nourriture. Il faut donc éviter de confondre faire les vendanges et «faire les vidanges», deux réalités fort différentes.
Par extension, nos «camions de vidanges» sont vos «bennes à ordures». Bien que les mots ordures, déchets et poubelles sont aussi utilisés au Québec, la locution «benne à ordures» est à peu près inexistante, et l’acronyme «sita» est totalement inconnu. Au Québec, un éboueur est un vidangeur (ou un préposé à l’enlèvement des ordures ménagères dans la langue administrative)
Le verbe «vidanger» est toutefois utilisé dans son sens «propre», sans jeu de mots, c’est-à-dire celui de vider pour nettoyer. Étrangement, même si on utilise «vidange» à la place d’ordure, quand vient le temps d’insulter quelqu’un, on dit «Mais quelle ordure!» «Ne te fie jamais à lui, c’est une véritable ordure!»
Toujours dans le domaine de l’entretien ménager, on utilise rarement le mot seau au Québec. Nous lui préférons «chaudière». En effet, chez nous, le mot «chaudière» est principalement employé pour décrire un simple seau, généralement en plastique. «As-tu changé l’eau de la chaudière?» «Où as-tu rangé la chaudière?» Et pour être plus précis, un Québécois dirait probablement «Où as-tu serré la chaudière?», car chez nous, le verbe «serrer» possède aussi le sens de ranger, mettre de côté, mettre à l’abri, remiser ou entreposer. Ces sens sont notés comme vieillissant en France, mais ils sont maintenus bien en vie par l’usage au Québec.
En résumé : on serre la chaudière et on sort les vidanges.
Si vous désirez approfondir vos connaissances, apprendre de nouveaux mots, partez à la découverte du lexique québécois
Le terme chaudière utilisé pour un simple seau est très étonnant. Mais pourquoi chaudière?
Selon le Multi Dictionnaire de la langue française, le mot chaudière, dans le sens de seau, encore courant au Québec et en Acadie, mais est vieilli dans le reste de la francophonie.
Ce mot tire donc son origine du côté des vieux pays.
Patrice Hudon
Le mot chaudière n’est pas si inusité qu’il puisse en paraître. Pour les curieux je vous recommande cette lecture : http://www.mediadico.com/dictionnaire/definition/chaudiere