Coup de coeur à Grand Corps Malade
COUP DE CŒUR A GRAND CORPS MALADE
Pourquoi n’avoir pas commencé par lui ? Pas fait mon premier coup de cœur sur Grand Corps Malade, lui le musicien des mots, celui qui m’a donné envie d’écrire ? Certainement la crainte de ne pas être à la hauteur de sa verve, de sa sensibilité… peur de ne pas savoir transcrire l’émotion que je ressens à lire sa poésie, à entendre sa voix douce et grave slamer la vie…
A travers son flow, il décrit avec une extrême pudeur, le quotidien des autres, le sien, l’amitié et l’amour, la famille. Sans animosité ni rancune contre la fatalité qui lui a ôté la facilité de se mouvoir, il les transforme avec douceur et humour en de longues phrases harmonisées de mots de tous les jours, parfois habillés d’une musique minimaliste.
Grand Corps Malade est un conteur des temps modernes, un pourvoyeur d’émotion, un « transcendeur » de mots qu’il partage avec le public, et avec d’autres slameurs. Bon sang ! Mais qu’est-ce qu’il partage bien ce type…
« Funambule » son quatrième album est sorti en 2013, mais j’avais envie de vous faire partager un magnifique texte d’amour, extrait de son CD de 2008 « Enfant de la ville »
Ce slam est juste une évidence…
En fait, ça fait un moment que se croisent dans ma tête
Des mots et des douceurs qui pourraient faire un texte
Un truc un peu différent, je crois que ça parlerait d’elle
Faut avouer que dans mon quotidien, elle a mis un beau bordel
Mais j’ai un gros souci, j’ai peur que mes potes se marrent
Qu’ils me disent que je m’affiche, qu’ils me traitent de canard
C’est cette pudeur misogyne, croire que la fierté part en fumée
Quand t’ouvres un peu ton coeur, mais moi cette fois je veux assumer
J’ai un autre problème, il est peut-être encore plus lourd
C’est que t’as pas droit à l’erreur quand t’écris un texte d’amour
Moi, les trois prochains couplets, je voudrais que ça soit des bombes
Si j’écris un texte sur elle, je voudrais que ça soit le plus beau du monde
Elle mérite pas un texte moyen, j’ai la pression, ça craint
Fini de faire l’intéressant, avec mes voyages en train
Là c’est loin d’être évident, moi je sais pas comment on fait
Pour décrire ses sentiments, quand on vit avec une fée
Il faut avouer qu’elle a des yeux, ils sont même pas homologués
Des fois ils sont verts, des fois jaunes, je crois même que la nuit ils sont violets
Quand je m’enfonce dans son regard, je perds le la je n’touche plus le sol
Je me perds profondément, et j’oublie exprès ma boussole
Depuis que je la connais, je ressens des trucs hallucinants
Je me dis souvent que j’ai eu de la chance de lui avoir plu, sinon
J’aurais jamais su qu’un rire pouvait arrêter la Terre de tourner
J’aurais jamais su qu’un regard pouvait habiller mes journées
Je comprends pas tout ce qui se passe, y a pleins de trucs incohérents
Depuis qu’elle est là rien n’a changé, mais tout est différent
Elle m’apporte trop de désordre, et tellement de stabilité
Ce que je préfère c’est sa force, mais le mieux c’est sa fragilité
Ce n’est pas un texte de plus, ce n’est pas juste un poème
Parfois elle aime mes mots, mais cette fois c’est elle que mes mots aiment
Je l’ai dans la tête comme une mélodie, alors mes envies dansent
Dans notre histoire rien n’est écrit, mais tout sonne comme une évidence
J’ai redécouvert comme ça réchauffe d’avoir des sentiments
Mais si tu me dis que c’est beaucoup mieux de vivre sans, tu mens
Alors je les mets en mots et tant pis si mes potes me chambrent
Moi je m’en fous, chez moi y a une sirène qui dort dans ma chambre
J’avais une vie de chat sauvage, elle l’a réduite en cendres
J’ai découvert un bonheur tout simple, c’est juste qu’on aime être ensemble
On ne calcule pas les démons du passé, on n’a pas peur d’eux
Moi si un jour j’suis un couple, je voudrais être nous deux
Y a des sourires et des soupires, y a des fou rires à en mourir
On peut s’ouvrir et s’en rougir, déjà se nourrir de nos souvenirs
Les pièges de l’avenir nous attendent, mais on n’a pas peur d’eux
Moi si un jour j’suis un couple, je voudrais être nous deux
Et si c’est vrai que les mots sont la voix de l’émotion
Les miens prennent la parole pour nous montrer sa direction
J’ai quitté le quai pour un train spécial, un TGV palace
On roule à 1000km/h, au dessus de la mer, en première classe
Et si c’est vrai que les mots sont la voix de l’émotion
Les miens prennent la parole pour nous montrer sa direction
J’ai quitté le quai pour un train spécial, un TGV palace
On roule à 1000km/h, au dessus de la mer, en première classe
Merci Agathe. Je découvre, émue…Je partage à mon tour.
S’l’âme donne envie sans jamais s’lamenter. Merci Agathe de tes coups de cœur. Quelqu’un pourrait d’ailleurs écrire un slam pour toi en réunissant tous tes coups de coeur. Bravo pour ton investissement !
Grand corps malade, je connais sans connaître, déjà entendu, apprécié mais je n’ai pas cherché à réécouter… c’est fait grâce à ton partage, merci pour ce joli moment d’émotion, une bien belle déclaration tout en douceur et puissante,
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J’aime beaucoup moi aussi… Très émouvant… On rêverait toutes d’une telle déclaration d’amour !
Merci…vraiment.
Splendide. C’est aussi de la fort belle poésie. Merci au chanteur et merci beaucoup à Agathe de me l’avoir fait découvrir encore mieux, par ce texte….
Et moi je te remercie d’être venue lire cet ancien article. GCM est un un vrai poète, entièrement d’accord avec toi. Ce texte c’est de l’amour en mots….