Coup de coeur à Juliette
JULIETTE, L’ALLUMEUSE DE REVERBERES
Juliette Nourrédine est une diablesse impériale, une espiègle aux yeux rieurs et moqueurs, qui joue avec les mots et les rimes, comme un jongleur jouerait avec des bulles de lumière. Il n’y en a pas deux comme elle ! Ses chansons, un brin canailles, peuvent tout aussi bien être caustiques réconciliant les belles et les moches, les empoisonneuses et les empoisonnés, les gourmandes et les anorexiques…
Elle revendique ses mots et l’originalité de certains de ses instruments : flutiau, bombarde, cornemuse, assumant totalement le mélange des genres de son répertoire : valse, rag-time, bossa nova et chanson réaliste …Tout l’amuse, et pourtant on devine une sensibilité aux autres qui ne s’invente pas.
Portée par une voix posée et puissante, à la diction parfaite, Juliette est une artiste inclassable dans le paysage formaté de la chanson française…
Pour preuve… « La petite robe noire », extraite de son dernier album – le huitième sorti en septembre 2013)- « NOUR » (lumière en arabe, en référence à ses origines)
Vous la connaissiez ? Je vous propose de la redécouvrir avec autant de plaisir que lorsque vous l’avez écoutée ou comme moi, applaudie sur scène.
Vous la découvrez ? J’en suis ravie, cette femme est savoureuse… donc à écouter avec gourmandise et sans modération..
Juliette, c’est un éclat de lumière dans la noirceur du monde…
Paroles & musique : Juliette Nouréddine
Une petite robe noire légère
Toute simple et sans manière
Dansait à l’écart
Au fond du placard
Elle n’avait autour d’elle
Que des gilets de flanelles
Chemises d’homme
Et des pantalons tout comme
Elle était hélas
Si peu à sa place
Perdue par hasard
Entre deux costards
Une anomalie
Pourtant si jolie
Suspendue fragile
Dans ce drôle d’exil
Viril…
Faut dire que ça plait aux filles
Des petites robes q’un rien déshabille
Petit bout de tissu sans quoi elles iraient nues
Petit rêve s’égard la main ou le regard
Petite robe noire toute simple et sans faille
Petite plume volée aux parures étranges
Des anges
La petite robe noire
Racontait sa belle histoire
Ses heures de grâce
Au printemps qui passe
Quand le cachemire
Le blouson de cuir
Rassurants et forts
Ne la blessaient pas encore
Quand une caresse
La faisait princesse
Quand elle allait libre
De toutes ses fibres
Avant le passage
Des premiers orages
Avant que l’on ne la cloue
De reproches flous
Jaloux…
Faut dire à ce que ça coûte aux filles
Les petites robes qu’un rien déshabille
Petit bout de tissu sans quoi elles iraient nues
Petit rêve ou s’égard la main ou le regard
Petite robe noire toute simple et sans faille
Petite plume tombée aux souvenirs étranges
D’un ange
La petite robe sage
S’abîmait sous les outrages
Avilie de cris
Salis de mépris
Elle savait les coûts
Des marques au cou
De l’arme qui brille
Au coin des yeux qu’on maquille
Un soir de misère
D’enfer ordinaire
De vague rupture
De coups de ceinture
On l’avait griffée,
Déchirée, froissée
Et puis peu importe
Laissée de la sorte
Morte…
Ah chère Agathe comme souvent je partage tes coups de coeur ! J’adore Juliette et cette petite robe noire habille de bien des sentiments. .. merci beaucoup Agathe. Bisous !
Une petite robe noire …et des sentiments en couleur… Merci ma très chère Tippi !!!
Superbe portrait, j’aime beaucoup cette petite robe noire fraîche et pleine d’humour !
Merci Roselyne. des petits robes, il y en a pleins à découvrir dans le placard de Juliette 🙂
Une chanteuse aux textes subtils et riches que je défends depuis son premier disque.
Je suis allée la voir sur scène un jour. Quelle présence…
Quelle belle initiative. Je suis une inconditionnelle de Juliette qui n’est, à mon sens que peu reconnue alors que voilà de longues années qu’elle nous charme, nous amuse, nous amène à réfléchir. Bravo et merci à toi, Agathe.
C’est exactement cela Liliane, Juliette est une pourvoyeuse d’émotions et comme le souligne le titre de l’article : Une allumeuse de réverbères. Merci de ton intérêt à mes coups de coeurs !