Coup de coeur à David Villamejeanne
DAVID VILLAMEJEANNE
David Villamejeanne est un touche-à-tout, poète et romancier – « Les yeux noirs » en janvier 2007, « L’amour n’a pas d’odeur » en novembre 2007 – il est aussi titulaire d’un diplôme universitaire qui lui permet d’enseigner le français. Depuis quelques années, il veille jalousement sur ses enfants dans son sud natal et se consacre à l’écriture et à la composition musicale.
Il commence la musique à 10 ans, apprend la guitare au conservatoire et dans les écoles de jazz et de rock de Montpellier. Après plusieurs années en tant que guitariste chanteur, il devient auteur-compositeur-arrangeur et met son talent au service des autres dans son studio d’enregistrement.
Des goûts éclectiques, une grande qualité de composition, et surtout une extrême sensibilité, voilà les qualités que je vous invite à découvrir à travers deux poèmes magnifiques de Rimbaud et de Baudelaire sur lesquels il a posé ses notes et sa voix.
Ces poèmes sont extraits d’un CD « L’invitation au voyage », recueil de poèmes mis en musique, qui verra prochainement le jour.
Le Dormeur Du Val (Arthur Rimbaud)
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent, où le soleil de la montagne fière
Luit, C’est un petit val qui mousse de rayons
Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort, il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pale dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme
Nature berce le chaudement, il a froid.
Les parfums ne font plus frissonner sa narine,
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
L’invitation au voyage (Charles Baudelaire)
Mon enfant, ma soeur
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir, Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde. -
Les soleils couchants Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Bravo à David Villamejanne, il a sû faire ressortir la beauté et l’ambiance de ces deux poèmes. J’ai un fort penchant pour le premier, j’y voyais un massacre, j’ai entendu une merveille.
Qu’il continue à remettre au jour, les beaux poèmes d’antant, il a une voix douce et une diction d’exception.
Merci beaucoup anoushka35, le commentaire me touche; au plaisir.