En mode écriture : Christian Vincent
« S’il te plait, dessine-moi un auteur : Christian Vincent »
iPagination et iPaginablog, deux sites en connexion étroite, puisque animés par les mêmes équipes, dans un même esprit et pour une même passion de l’écriture.
Écrire … qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que ça fait ? Comment ça vient ? Pourquoi ? Quand ? Où ? ….
Sur iPaginablog, nous avons invité les auteurs d’iPagination à nous dévoiler un peu de leur intimité de plume.
Cette semaine, c’est Christian Vincent qui nous transporte en émotions…
Un texte, c’est comme une aventure imprévue.
C’est une rencontre, une découverte au détour d’une image, d’un parfum, d’une chanson, d’une musique…
C’est à chaque fois, une surprise.
C’est un mot qui nait de rien, c’est un couplet, un refrain. Puis un second et tout vient.
Je vois devant moi se dessiner des paysages des formes des couleurs. Mais surtout, des sentiments qui grandissent, s’élancent, croissent et se croisent. Ils se mélangent donnant naissance à leur tour à de nouvelles sensations.
Les mots se font musique.
Ils m’emportent. Ils courent sur le papier, ils entrainent mes doigts dans une danse effrénée et s’enchainent donnant la vie à des vers, des couplets, des phrases nouvelles. Ils inventent leur propre histoire. Une romance, une tragédie, une révolte, un cri du cœur, une aventure épique, un récit métaphysique.
Je ne sais jamais vraiment à l’avance où me mènera cette course-poursuite échevelée.
Les mots sont une transe, une aventure mystique.
Ils sont à la fois mes meilleurs amis et mes meilleurs ennemis.
Je les aime, je les chéris mais ils sont une implacable addiction. Un jour sans eux et je dépéris. Ils m’envahissent ils me mangent. Sans cesse ils naissent dans ma pauvre tête, comme je l’ai déjà écris dans « Les mots de bousculent ».
Écrire, comment ça vient ?
Je suis bien en peine de répondre à cette étrange question. Ça vient comme ça, comme une respiration, comme la lumière le matin, comme une brise fraiche un soir d’été.
Les mots viennent, ils sont là. Un miracle sans cesse renouvelé. Une magie, un mystère.
Écrire c’est comme si quelqu’un s’emparait de mes mains, de mon esprit pour leur jouer des tours. C’est un holdup, une prise d’otage amicale.
C’est le plus merveilleux des cadeaux.
Lorsque je relis ces mots, c’est à chaque fois une découverte, une surprise, un émerveillement, une émotion.
J’ai toujours tant de mal à les reconnaître comme miens. Ces mots que je lis.
Oui, écrire, comment ça vient ?
Et bien je ne sais pas et franchement, quelle importance, tant qu’ils viennent, non ?
Christian VINCENT
Des mots comme des oiseaux…
Ouais!!! il faut voire, il arrive que le sujet soit prémédité ce qui n’enlève rien à son originalité ni à la liberté de traitement que l’auteur peut lui accorder.
AMISDESMOTS
Voilà un ‘dessine moi un auteur’ qui ressemble à ces mots bouillonnants que je lis régulièrement sur ipag! Oui,musique, chanson, transe, sentiments…pour un auteur toujours en avant d’une idée! Merci Christian pour ce portrait! Domi/Malayalam
Merci pour ce commentaire, Les mots suivent une petite musique secrète et nous entrainent dans leur danse…
Je comprends ton mode d’écriture. Laisser courir sa plume..parfois le résultat est surprenant non ? Pas toujours celui auquel on pensait au départ.
Merci de tes confidences…
Merci, j’ai été heureux de pouvoir décrire mon mode d’écriture qui est assez instinctif. Encore plus heureux que mes mots trouvent un écho dans le coeur de mes lecteurs.
On se reconnait presque tous dans ces confidences si pareilles… La musique des mots, l’enchantement, l’ébullition dans la tête, la mise sur papier et le résultat… c’est vrai que parfois on se demande si c’est bien nous qui avons écrit… ce doit être cela qu’on appelle l’inspiration… elle transporte ! Qu’elle dure pour toi pour notre plaisir !
Pour moi, l’inspiration a jailli comme une source trop longtemps contenue comme je l’ai écris dans un de mes derniers poèmes » Sous le ciel ébloui ». Pourvu quelle coule encore longtemps….
Pour ma part il faut une émotion de départ, infime soit elle il faut qu’elle m’obsède. Un regard, un mot, une atmosphère…plus généralement en ce qui me concerne il est question de »matière humaine » je ne sais pas faire de nouvelles policières, ni de romans policiers je ne suis pas assez concentré pour cela mais je n’en tire aucune frustration. Il y a des tas de choses que je ne sais pas faire en matière d’écriture. Mais Il faut aimer ce que l’on produit, lire et relire et se l’accaparer comme une musique il faut que cela sonne juste, pas de redondances sauf si elles sont volontaires et dans un contexte précis, pas de phrases trop alambiquées, des images mentales précises, voila ce qu’il convient à mon sens de développer et c’est ce que je fais. Ensuite il faut être libre , cela parait essentiel et ça l’est! il faut écrire des gros mots, des horreurs, des poésies, de la beauté, et trouver un sens à tout cela. Prendre la matière première brute et la façonner comme le ferait un sculpteur. Donner du sens aux mots, les détourner, les torturer, les libérer. Bon voila c’est brièvement ce que j’essaie de faire et ce pourquoi j’écris depuis 35 ans. J’écris pour le plaisir de produire et aussi parce que cela est devenu une nécessité absolue. J’ose le dire, je me suis abîmé dans cette création et n’ai pas envie d’en sortir.
AMISDESMOTS
Merci de ce commentaire, Michel, de cela je partage beaucoup, dans une écriture autre, et je trouve que ce commentaire aurait fait une bonne impulsion de départ à un ‘autoportrait’ en mode ‘Dessine-moi un auteur’…
Je reconnais bien cette sensation d’abime car je la vis tous les jours. Je me suis lancé dans cette belle aventure beaucoup plus récemment mais je la sais tout aussi intense.