Quand iPagina’Son cueille des fleurs de tendresse…
L’équipe d’iPagina’Son se dévoile ici.
Face à l’incertitude d’un avenir à deux, Alhama Garcia nous livre ses doutes avec pudeur et tendresse.
Que deviendra l’autre ? Et toutes ces choses que l’on aime, toutes ces fleurs que l’on chérit, ces animaux que l’on soigne, ces actes quotidiens qui ne valent que vécus à deux… Saura-t-elle ? Saura-t-il ?
Une véritable émotion délicatement distillée au fil des vers, une ode à l’art de bien vieillir ensemble que J.L. Mercier à sélectionné pour iPagination, et que j’ai pris grand plaisir à vous lire.
Arroser les fleurs, mais doucement
– Alhama Garcia – Lu par Agathe
Elle emballe le colis d’un scotch pléthorique
avec des plis partout
à grands gestes brutaux
les coudes hors du corps
quand elle cuisine elle se brûle
et tous les jours ou presque
une assiette disparaît
oh dit-il ce n’est pas grave
mais en lui-même inquiet flottant :
que feras-tu des poules si fragiles
tailleras-tu les oliviers précisément
et les fleurs le long du chemin
les délivreras-tu de la ronce agressive
et du dactyle d’angoisse
quand je serai parti ?
Et les chats
leur parleras-tu gentiment pour qu’ils te miaulent en retour
et ronronnent sous ta main ?
Goûteras-tu au Nombril de Vénus sur l’escalier de la cour
pour le plaisir de son acidité
et le nerprun du jardin
iras-tu jusqu’à son parfum de miel ? Et…
Bien. Je me tais.
En équilibre sur un haut talus d’argile indécise,
et même s’il se met à pleuvoir,
tendu, désirant je suis, obstiné comme l’insecte en amour.
Les orangers vont bientôt fleurir,
et pour eux, je dois être là. Et pour elle aussi.
Je crois que je vais rester encore un moment.
avril 2013
Un très très joli texte… Bravo ! Bravo aussi à Agathe pour sa lecture respectueuse…
C’est un très beau compliment que tu me fais là Sébastien. Oui j’ai essayé de respecter l’esprit et la pudeur du texte. Merci !
Je découvre ce soir par hasard cette belle lecture d’Agathe, qui ma va au coeur.
Et merci à J.L. Mercier d’avoir choisi ce texte. Je suis très touché.
A.G.
C’est délicat, touchant ; intimiste et universel à la fois
Merci beaucoup Sido !