Ipagina’Son décline les quatre saisons de l’amour.
Votre lectrice du jour : Myriam
Un vrai régal poétique !
Le temps et l’amour ne font qu’un…. Le premier courtise le second ou est- ce l’inverse ? Qu’importe, puisque le bonheur est au rendez-vous…
Voici un très beau récit orné de mots délicats comme de la dentelle. Une ode à l’amour toute en pudeur, déclinée à travers les quatre saisons.
Le souffle du romantisme caresse ce texte empli de douceur. L’amour n’a pas d’âge et ne connaît pas les saisons.
Comme moi, enivrez- vous de cette très belle prose de Sarah Okant, sélectionnée par les conseillers d’Ipagination et lue par notre amie Myriam’
QUAND LE PRINTEMPS EMBRASE L’ETE
Je sais bien que mon ciel est un peu plus nuancé que dans vos vertes prairies où les fleurs, à peine, s’épanouissent. Les champs d’été, depuis des mois asséchés se souviennent de la saison des pluies. Dans les arbres, les feuilles vieillissent sur les branches, où de beaux fruits grossissent. La sève a cessé de s’épancher et les pousses ont depuis, bien grandi.
J’ai déjà ouvert les yeux sur une nouvelle saison et je vous observe, admirant l’horizon. Je dois admettre qu’à l’aurore de votre vie, votre beauté reste sans nom.
Vous ne voyez pas encore le même paysage que moi, quand je m’efforce d’ancrer mes pas aux côtés des vôtres. Votre visage s’illumine à la lumière d’un soleil indulgent. Je brûle d’envie de vous embrasser quand la brise s’extasie dans vos cheveux, mais je me mens.
Pourtant je reste figée sous la chaleur écrasante des jours passés. Je vous regarde encore et encore, je vous dévore, avec toujours, ce même remords. J’aimerais, dans votre main glisser la mienne ; j’aimerais, ce ne serait-ce qu’un instant devenir votre reine. Mais vos pieds sont nus dans les hautes herbes et les miens brûlent contre ce sol devenu stérile.
Si je pouvais capter votre regard, avoir un quelconque pouvoir même s’il est illusoire…
Je me rappelle de l’odeur du printemps. Je me le rappelle en m’abreuvant de vos sourires présents. Je ne fleure plus les mêmes saveurs mais il n’est peut-être pas trop tard pour encore savourer ce bonheur.
J’aimerais que le temps s’arrête ; que la vie, une faveur, me permette. Les feuilles commencent à tomber, les arbres à se colorer, le vent se lève et je reste figée dans cette trêve pendant que vous avancez. Je ne peux l’espérer même si je tente en vain de reculer.
Voyez-vous, ne serait-ce que les contours du velours ? Je m’expose, me dépose au loin, prisonnière de ma tour. Laissez-moi vous toucher avant que le souffle de l’automne ne m’emporte loin de vous. Laissez-moi vous dire ces mots avant que le néant ne dévore, avant vous, chaque parcelle de ma peau.
Serait-ce péché d’espérer ce baiser ; serait-ce folie, d’avoir, de vous, envie ? L’orage peut bien gronder à cause de la chaleur, ma main de loin, vous effleure. Je sens vos lèvres glisser, s’immiscer entre ici et ailleurs. Ne m’en veuillez pas si je pleure. Je n’espérais plus ressentir cette étrange chaleur. Je n’envisageais plus la douceur de cette lueur.
Même si vous n’êtes qu’un songe, restez encore dans mes rivages avant que la foudre ne m’allonge…
Quel superbe choix ! le temps a bien été suspendu, j’aime beaucoup le parallèle des saisons avec l’amour ! Foi de Gavroche CASQUETTE BIEN BAS !!! Mercii pour ce super moment !!
Un texte magnifique et travaillé jusques aux rimes. superbement lu. Oui le temps s’arrête un moment et on sent les différents vents de l’amour au long des saisons… Bravo à vous deux.
Merci Christine pour ce commentaire qui me va droit au coeur.