Paul Auster : l’âme de la métropole.
Les carnets de route, François Busnel, France 5, diffusé le 20/10/2011
François Busnel rencontre des écrivains new-yorkais, d’origine ou de coeur, qui puisent dans l’âme de la métropole la matière de leurs romans. Paul Auster dresse le portrait d’une ville où se concentrent les rêves et les doutes de l’Amérique. Paul Auster parle dans ce documentaire de New York et de ses romans.
Ajoutée par Taltan Ola le 21 oct. 2011
Certaines cités sont indissociables des poètes qui les ont chantées. Des poètes qui peignent l’âme urbaine et dont la prose épouse les courbes des villes où ils se perdent. Ainsi que serait New York sans Woody Allen, sans Scorsese et quelle couleur aurait-elle sans Paul Auster qui, bien qu’il s’en défende, a fait d’elle son personnage principal ?
Rien n’y est figé, tout y bouge continuellement. C’est à New York, capitale du monde, ville de tous les possibles, que Paul Auster a planté bon nombre de ses intrigues. S’il s’est toujours refusé à la qualifier d’élément essentiel de son oeuvre, c’est qu’il avoue peiner, tant elle fait partie de lui, à s’imaginer ailleurs. Trop vaste pour être connu intimement, son New York est intériorisé : qu’il soit centre de l’histoire ou qu’il en constitue la périphérie, ce lieu camusien par excellence matérialise l’errance psychologique de personnages aux confins de la folie. Mais aussi la chute, le tourbillon infernal de la mémoire, la quête effrénée de la construction identitaire via l’isolement allégorique dans la conscience. C’est dans le contraste et la folie de ses artères que prennent vie les bifurcations et les contingences du destin. C’est dans les pas des protagonistes que s’incarnent les mots, le rythme, la montée en puissance de l’architecture et du procédé narratifs. Lesquels se calquent sur la structure urbaine, entre digressions, histoires dans l’histoire et jeux de trompe-l’oeil. Parangon du post-modernisme, Auster persiste et signe, oeuvre après oeuvre : on ne peut conclure d’histoire en ignorant la géographie. New York, c’est son illusion de réalité, sa certitude que tout peut, toujours, arriver.
Source : http://www.evene.fr/
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