S’il te plait, dessine-moi un auteur : Amaranthe en mode d’écriture.
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Écrire … qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que ça fait ? Comment ça vient ? Pourquoi ? Quand ? Où ? ….
Sur iPaginablog, nous avons invité les auteurs d’iPagination à nous dévoiler un peu de leur intimité de plume.
Cette semaine, Amaranthe nous fait découvrir la richesse de son univers…
Au ciel d’Amaranthe, chaleureusement…
C’est difficile de s’expliquer et d’expliquer « comment » « pourquoi ». Souvent, un mot est là :
Pour que tu n’aies pas froid.
Pour que tu ne sois pas seul. Ni moi.
Pour que tu penses à moi.
Pour que tu saches que je pense à toi.
Ceux pour qui les mots ne peuvent pas tout dire ponctuent leurs rêveries de notes, de dièses et de bémols, de silences, de points d’orgue, de formes et de couleurs.
Pour ceux qui les révèrent, les boivent jusqu’à la lie, l’important n’est-il pas ce qu’il y a entre les lignes ?
Les lettres qui s’entrelacent, se caressent ou s’écorchent, c’est pour se faire entendre, pour toucher, bouleverser, s’engager et lutter, le plus souvent, douter.
C’est une manière de dire « nous sommes toujours ensemble », qu’ensemble c’est partout. Que nous sommes tous faits des mêmes peurs, mêmes failles, mêmes désarrois, même effroi du silence. C’est pour donner corps à une poignée de main, une voix un regard, une démarche ou un geste. Pour ne pas oublier. C’est une madeleine, un frisson dans la nuit.
C’est comme un trou dans la poitrine qui s’agrandit et se referme et qui palpite comme un petit cœur, qui voudrait ne jamais s’arrêter.
C’est clair et c’est obscur comme l’envers d’un décor. C’est difficile de dire « parce que ». Un jour coincé entre hier et demain, un mot déboule et tambourine, sans prévenir, comme un intrus, parfois blafard et décoiffé, petit chétif et biscornu. Il faut pourtant l’apprivoiser. Et puis un autre s’impose, arrogant et têtu, charnel et insolent, nonchalant, chaloupé, séduisant, syncopé. Et ils balancent des personnages, qu’ils sortent de je ne sais quel mystère.
Et c’est pour attraper l’instant, ici et maintenant, même s’il mord la poussière.
C’est rouge, c’est jaune, bleu souvent noir, parfois couleur de l’espérance. C’est le soleil qui fond en larmes et la lune qui cligne de l’œil. C’est la glu sous les pieds qui fond.
Bien sûr, c’est un casse-tête chinois de mettre de l’ordre dans tout cela.
Je n’ai aucune fantaisie pour expliquer ça ». Tout ce que je peux dire, c’est que pour moi c’est une question de sensation, de souffle et de respiration, de corde, de voix, de vibration.
C’est la couleur de l’infini.
Entre les larmes et les rires, moi je balance entre deux rives,
Entre soleil et pluie, pour trois fois rien sourire, en équilibre.
C’est le sel, l’écume et les jours, tes lèvres, les dentelles les velours
C’est l’herbe bleue, c’est l’herbe rouge et puis les vertiges de l’amour.
Vois les belles roses de soie, celles qu’on effeuille chaque soir
Leurs cœurs brodés dentelles noires se meurent, se brisent en mille éclats.
Dans le cœur du chat la vie bat neuf fois comme un vertige
Un coup de pattes, il se rattrape, un rien fait tout : tu l’aimes déjà.
Mordre dans chaque fruit, courir dans l’eau vive et pour les non-dits
Pour tous ceux qu’on ne sait pas dire, déliées des lettres se dessinent.
Faite comme ci, faite comme ça, je pose si, je retiens la
Et celui qui ne m’aime pas, je ne vais pas en faire un drame.
Parce que la lune vagabonde fait briller ses prunelles blondes
Et quand l’air liquide frissonne, je vais, je viens et je m’envole.
En équilibre sur un fil, je me balance entre deux rives.
Que vienne le soleil ou la pluie, moi c’est le vent qui me fait rire.
Une belle couleur de l’infini que voici !
Le play ne fonctionne pas, snif,
Il n’y a rien mieux que les yeux ouverts sur l’infini. Pour l’audio, c’est étrange : selon l’ordinateur, il fonctionne, j’ai fait l’expérience. En fait, j’y chante cet infini.
C’est un portrait superbe, Amarante, j’en ai goûté chaque mot! Super merci de ce partage! Domi
Merci à toi d’avoir pris ce temps de le découvrir 🙂
c’est un portrait qui te ressemble : sensibilité, goût des autres, et feu intérieur.
En quelque sorte, oui. Normalement, si ça fonctionne c’est en plusieurs dimensions : visuel et sonore 🙂
Un bien beau portrait, généreux et altruiste à souhait ! Nous sommes tous un peu ainsi, on ne sait pourquoi tel ou tel mot s’impose, un portrait poétique à souhait, avec des mots en dentelle qui sautillent, vont et viennent et c’est un régal !! Merci Amaranthe
Merci. Mais le côté poétique, c’est parce que c’est chanté, quand on peut l’entendre.
Merci pour la dentelle.
Un très beau portrait, Amaranthe, qui ressemble beaucoup à ce que je connais de toi. Merci de t’être prêtée à l’exercice, c’est une joie de te découvrir un peu plus…
Et quel exercice ! Je m’y suis bien amusée :-))